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« En 1977, alors que je travaillais à Libération, j’ai lu que le Centre d’éducation surveillée de Belle-Île-en-Mer allait être fermé. Ce mot désignait en fait une colonie pénitentiaire pour mineurs. Entre ses hauts murs, où avaient d’abord été détenus des Communards, ont été « rééduqués » à partir de 1880 les petits voyous des villes, les brigands des campagnes mais aussi des cancres turbulents, des gamins abandonnés et des orphelins. Les plus jeunes avaient 12 ans.
Le soir du 27 août 1934, cinquante-six gamins se sont révoltés et ont fait le mur. Tandis que les fuyards étaient cernés par la mer, les gendarmes offraient une pièce de vingt francs pour chaque enfant capturé. Alors, les braves gens se sont mis en chasse et ont traqué les fugitifs dans les villages, sur les plages, dans les grottes. Tous ont été capturés.Tous ? Non : aux premières lueurs de l’aube, un évadé manquait à l’appel.
Je me suis glissé dans sa peau et c’est son histoire que je raconte. Celle d’un enfant battu qui me ressemble. La métamorphose d’un fauve né sans amour, d’un enragé, obligé de desserrer les poings pour saisir les mains tendues. » S.C.
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Alexandre Landais, le petit garçon né en 1943 dans un camp d’internement perdu au fond du Maroc, est devenu un homme. Un homme plus vieux que ne l’a jamais été son père, commandant de Marine qui l’a façonné et tant fasciné. Il lui a appris les bateaux, les avions, l’a initié à la contemplation du fameux rayon vert des couchers de soleil, lui a transmis le respect, l’ouverture aux autres, et la loyauté qui toujours doit gouverner la vie d’un homme.
C’est d’ailleurs par loyauté envers sa mère et son père qu’Alex revient en terre natale : depuis trop longtemps séparés, ses parents doivent être enfin réunis, en France.
Mais exhumer la mémoire, c’est creuser le passé d’une vie révolue truffée de sensations olfactives intactes, de souvenirs gauchis par l’affection, d’images jaunies et de visages d’un autre temps.
Celui de Rose, sa mère, une jeune modiste italienne, sauvage et envoûtante, ceux des grands-parents maternels, Vincenza et Girolamo, des êtres épris de liberté, mais aussi de Yemna la juive, de Mina la musulmane, de la tante d’Amérique ou des cousins d’Afrique.
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C’est implacable. C’est glaçant. C’est réussi ! » ELLE
« Il était alors impossible d’imaginer que trois jours plus tard, dans la nuit de jeudi à vendredi, Etienne tuerait sa femme. »
Etienne est correcteur dans l’édition. Avec sa femme Vive, délicieusement fantasque, ils forment depuis dix ans un couple solide et amoureux. Parisiens éclairés qui vont de vernissage en concert classique, ils sont l’un pour l’autre ce que chacun cherchait depuis longtemps.
Mais quelque chose va faire dérailler cette parfaite partition.
Ce sera aussi infime que l’épaisseur d’un cheveu, aussi violent qu’un cyclone qui ravage tout sur son passage.
Implacable trajectoire tragique, L’Épaisseur d’un cheveu ausculte notre part d’ombre. Claire Berest met en place un compte-à-rebours avec l’extrême précision qu’on lui connaît pour se livrer à la fascinante autopsie d’un homme en route vers la folie.
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Dans les années 1950 en Russie, Katarina s’ennuie à mourir, perdue dans sa Sibérie natale. La jeune femme rêve de rejoindre Moscou, ville de tous les possibles où elle pourrait devenir actrice. Alors, quand on lui offre l’opportunité d’aller faire des études dans la capitale, elle part sans se retourner.
Pour subvenir à ses besoins, Katarina décroche un emploi de vendeuse dans un magasin. Du moins, officiellement. Car dans le secret de l’arrière-boutique, elle écoule des marchandises américaines pour le compte d’un trafiquant. En échange, il lui a promis de l’aider à fuir la Russie pour rejoindre les États-Unis.
Peu à peu, Katarina se prend à imaginer un avenir radieux à l’Ouest. Mais sur fond de guerre froide, dans le chaos de l’Histoire, l’espoir est un luxe. Pour se l’offrir, Katarina devra être prête à tous les sacrifices…
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Une étrange maladie au nom imprononçable, appelée « Peste » par commodité, s’abat sur le pays. Mor-tifère et hautement contagieuse, elle intervient par vagues successives, bouleverse l’économie et les rapports sociaux, renverse la démocratie. Elle finit par se replier sur Paris, placé en confinement.
De part et d’autre du cordon sanitaire, une mère et son grand fils observent des événements contrastés, elle dans son village que repeuplent les petits citadins écartés du virus, et lui prisonnier d’un Paris sinistré. Leur passé les oppose, leurs présents les éloignent aussi. Sous l’effet du fléau, un rapprochement inattendu s’opère peu à peu.
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Paris, 1967. À l’aube de la cinquantaine, Menie, mère de famille bourgeoise, est recrutée par la radio RTL qui a décidé de renouveler ses programmes. Son rôle ? Faire parler les auditrices.
En quelques semaines, c’est la déferlante. Les femmes de la France entière se confient à « la dame de cœur ». Bientôt, à l’heure de la sieste, elles seront des millions à suivre l’émission avec passion. Parmi elles, Mireille et sa sœur Suzanne, qui découvrent qu’elles aussi pourraient maîtriser leur destin.
Quant à la vie de Menie, partagée entre le tourbillon d’une société libérée par Mai 68 et les tourments qu’on lui livre, elle en est totalement bouleversée.
Cinquante ans plus tard, Esther, une documentariste qui peine à se reconstruire, va replonger dans ces années pas si lointaines où le sort des Françaises semble d’un autre âge.
Avec ce nouveau roman porté par la figure de Menie Grégoire, sa grand-mère, Adèle Bréau unit les destinées de femmes qui, malgré leurs différences, se tendent la main. Amour, maternité, droits, sororité… l’auteure explore sur cinq décennies les avancées, paradoxes et régressions de la condition féminine, les mettant en résonance dans une fresque résolument romanesque.
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« Aujourd’hui, l’heure des prédateurs a sonné et partout les choses évoluent d’une telle façon que tout ce qui doit être réglé le sera par le feu et par l’épée. Ce petit livre est le récit de cette conquête, écrit du point de vue d’un scribe aztèque et à sa manière, par images, plutôt que par concepts, dans le but de saisir le souffle d’un monde, au moment où il sombre dans l’abîme, et l’emprise glacée d’un autre, qui prend sa place. » Giuliano da Empoli nous livre le compte-rendu aussi haletant que glaçant de ses pérégrinations au pays de la puissance, de New York à Riyad, de l’ONU au Ritz-Carlton de MBS. Il nous guide de l’autre côté du miroir, là où le pouvoir s’acquiert par des actions irréfléchies et tapageuses, où des autocrates décomplexés sont à l’affût du maximum de chaos, où les seigneurs de la tech semblent déjà habiter un autre monde, où l’IA s’avère incontrôlable… Aucun doute, l’heure des prédateurs a sonné. L’auteur du Mage du Kremlin les regarde en face, avec la lucidité d’un Machiavel et la hauteur de vue du moraliste.
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« Qui était mon père ? Un homme doux, mystérieux, sans pitié. J ai passé mon enfance auprès d un inconnu que j aimais, admirais,dérangeais. Je m étais trompé de famille, disait-il avec ironie, comme s il regrettait de m avoir engendré. Cette phrase me blessait. Moi qui voulais seulement devenir ce qu il était ou personne : avoir ses yeux bleus, ses mains, sa taille de géant, son talent. Il est parti en emportant ses secrets, presque tous. Mon père détestait l automobile , sa bête noire, un progrès devenu fléau. Il n avait pas le permis de conduire, évidemment non !
Il traversait l existence à pied. Un homme aux semelles de vent, comme dit l autre, un père aux dix mille horizons. Marcher, c est être libre, expliquait-il à ses enfants, la marche ne doit d allégeance à aucun seigneur. Qui l aime le suive : on marchait sur ses pas, lui toujours en avant d une foulée.
Entendait-il protester, la foulée s allongeait. Tout en marchant, ils adressait au monde entier qui venait à sa rencontre, aux arbres, aux animaux, aux frères humains. Une fois par semaine, aussi rituellement qu il allait à la messe, il partait se ressourcer en forêt. L été, les randonnées se faisaient croisières terrestres avec Rolf, son ami d enfance, grand marcheur suédois. Le Paris-Brest les emmenait à Laval, et leurs grands pieds avides au bord de l océan via les monts, les forêts et les grèves. Cette longue marche vers l Ouest d’ Henri Queffélec, j ai souhaité la refaire.
Pour aller sur ses traces en marchant, en écrivant. Pour le connaître enfin. »
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Entre les ruines fumantes de Gaza et les pages jaunies des livres, un vieil homme attend. Il attend quoi ? Peut-être que quelqu’un s’arrête enfin pour écouter. Car les livres qu’il tient entre ses mains ne sont pas que des objets – ils sont les fragments d’une vie, les éclats d’une mémoire, les cicatrices d’un peuple.
Quand un jeune photographe français pointe son objectif vers ce vieillard entouré de livres, il ignore qu’il s’apprête à traverser le miroir. » N’y a-t-il pas derrière tout regard une histoire ? Celle d’une vie. Celle de tout un peuple, parfois « , murmure le libraire. Commence alors l’odyssée palestinienne d’un homme qui a choisi les mots comme refuge, résistance et patrie.
De l’exode à la prison, des engagements à la désillusion politique, du théâtre aux amours, des enfants qu’on voit grandir et vivre, aux drames qui vous arrachent ceux que vous aimez, sa voix nous guide à travers les labyrinthes de l’Histoire et de l’intime. Dans un monde où les bombes tentent d’avoir le dernier mot, il nous rappelle que les livres sont notre plus grande chance de survie – non pour fuir le réel, mais pour l’habiter pleinement. Comme si, au milieu du chaos, un homme qui lit était la plus radicale des révolutions.
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Après La nuit de feu, Eric-Emmanuel Schmitt poursuit son exploration des mystères spirituels dans un roman troublant, entre suspense et philosophie.Tout commence par une explosion à la sortie d’une messe. Le narrateur était là. Il a tout vu. Et davantage encore, il possède un don unique : voir à travers les visages et percevoir autour de chacun les êtres minuscules –souvenirs, anges ou démons- qui le motivent ou le hantent.Est-ce un fou ? Ou un sage qui déchiffre la folie des autres ? Son investigation sur la violence et le sacré va l’amener à la rencontre dont nous rêvons tous…
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Hiver 1917. Le front s’enlise, l’arrière s’épuise. Une nuit d’orage, un visiteur demande asile à Isaure, la propriétaire d’un domaine viticole. Avant le conflit, c’était un peintre talentueux reçu au château, désormais c’est un déserteur que la maîtresse de maison renvoie sèchement. Saisie de compassion, Rosalie, la fille d’Isaure, le cache au grenier. Mais avec lui, les périls s’invitent au cœur de la demeure.
Peut-on agir sur le destin? Le fugitif, la jeune fille et la mère refusent la place qui leur a été assignée. Ils s’émancipent et se confrontent, tissant un fascinant roman de guerre, d’amour et de liberté. Pour eux comme pour nous, l’orage se lève, il faut tenter de vivre.
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Ce roman commence par un cri et s’achève par un rêve. Le cri, interminable, est celui que lance aujourd’hui une adolescente de seize ans, prénommée Ada, en plein cours d’histoire dans un lycée londonien.Le rêve est celui d’une renaissance. Entre les deux a lieu la rencontre du Grec Kostas Kazantzakis et d’une jeune fille turque, Defne, en 1974, dans une Chypre déchirée par la guerre civile. Elif Shafak crée des personnages débordant d’humanité mais aussi de failles et de doutes, d’élans de générosité et de contradictions, pour conter l’histoire d’un amour interdit dans un climat de haine et de violence qui balaie tout sur son passage. Sa prose puissante convoque un savant mélange de merveilleux, de rêve, d’amour, de chagrin et d’imagination pour libérer la parole des générations précédentes, souvent réduites au silence.
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Ce roman commence par un cri et s’achève par un rêve. Le cri, interminable, est celui que lance aujourd’hui une adolescente de seize ans, prénommée Ada, en plein cours d’histoire dans un lycée londonien.Le rêve est celui d’une renaissance. Entre les deux a lieu la rencontre du Grec Kostas Kazantzakis et d’une jeune fille turque, Defne, en 1974, dans une Chypre déchirée par la guerre civile. Elif Shafak crée des personnages débordant d’humanité mais aussi de failles et de doutes, d’élans de générosité et de contradictions, pour conter l’histoire d’un amour interdit dans un climat de haine et de violence qui balaie tout sur son passage. Sa prose puissante convoque un savant mélange de merveilleux, de rêve, d’amour, de chagrin et d’imagination pour libérer la parole des générations précédentes, souvent réduites au silence.
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Corée du Sud, dans les années 1930.Sur l’île de Jeju, la plongée et la pêche sous-marine rythment le quotidien des femmes. Dans cette société qui repose sur les mères et leur descendance, les haenyeo, ces extraordinaires plongeuses en apnée, travaillent pour subvenir aux besoins de leurs familles pendant que les hommes s’occupent des enfants.Unies par leur amour de la mer, Mi-Ja et Young-sook, deux filles aux caractères opposés, aspirent à prendre la relève de leurs aînées. Au fil des ans, elles nouent une profonde amitié, jusqu’à se considérer comme soeurs. Mais alors que la Seconde Guerre mondiale ébranle l’île, les causes de discorde se multiplient, et tandis que partout le conflit fait rage, leurs liens semblent voués à se rompre.
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» La première fois que j’ai entendu parler de Thomassin, c’était par une directrice de casting avec qui il avait travaillé à ses débuts d’acteur. Elle m’avait montré quelques-unes des lettres qu’il lui avait envoyées de prison. Quand il a été libéré, je suis allée le voir. Routard immobile, Thomassin n’aime pas bouger hors de ses bases. Il faut se déplacer. Je lui ai précisé que je n’écrivais pas sa biographie, mais un livre sur l’assassinat d’une femme dans un village de montagne, affaire dans laquelle il était impliqué. Mon travail consistait à le rencontrer, lui comme tous ceux qui accepteraient de me voir. »
F. A.
Le village, c’est Montréal-la-Cluse. La victime, c’est Catherine Burgod, tuée de vingt-huit coups de couteau dans le bureau de poste où elle travaillait. Ce livre est donc l’histoire d’un crime. Il a fallu sept ans à Florence Aubenas pour en reconstituer tous les épisodes – tous, sauf un. Le résultat est saisissant. Au-delà du fait divers et de l’enquête policière, L’Inconnu de la poste est le portrait d’une France que l’on aurait tort de dire ordinaire. Car si le hasard semble gouverner la vie des protagonistes de ce récit, Florence Aubenas offre à chacun d’entre eux la dignité d’un destin.
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Par une nuit brumeuse de décembre, une jeune femme est repêchée dans la Seine au niveau du Pont-Neuf. Nue, amnésique, mais vivante.
Très agitée, elle est conduite à l’infirmerie de la préfecture de police de Paris… d’où elle s’échappe au bout de quelques heures.
Les analyses ADN et les photos révèlent son identité : il s’agit de la célèbre pianiste Milena Bergman. Mais c’est impossible, car Milena est morte dans un crash d’avion, il y a plus d’un an.
Rapahël, son ancien fiancé, et Roxane, une flic fragilisée par sa récente mise au placard, se prennent de passion pour cette enquête, bien décidés à éclaircir ce mystère : comment peut-on être à la fois morte et vivante ?