Il était une lettre (Kathryn Hughes)
À plusieurs décennies d’intervalle, deux histoires d’amour brisées en plein vol, deux destins de femmes au cœur meurtri. Un roman bouleversant.
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Enfants de la troisième génération de la famille Belhaj, Mia et Inès sont nées dans les années 1980. Comme leur grand-mère Mathilde, leur mère Aïcha ou leur tante Selma, elles cherchent à être libres chacune à sa façon, dans l’exil ou dans la solitude. Il leur faudra se faire une place, apprendre de nouveaux codes, affronter les préjugés, le racisme parfois.
Leïla Slimani achève ici de façon splendide la trilogie du Pays des autres, fresque familiale emportée par une poésie vigoureuse et un souffle d’une grande puissance.
« Il est une chose admirable qui surpasse toujours la connaissance, l’intelligence, et même le génie, c’est l’incompréhension. » En juin 2021, un événement insensé bouleverse les vies de centaines d’hommes et de femmes, tous passagers d’un vol Paris-New York. Parmi eux : Blake, père de famille respectable et néanmoins tueur à gages ; Slimboy, pop star nigériane, las de vivre dans le mensonge ; Joanna, redoutable avocate rattrapée par ses failles ; ou encore Victor Miesel, écrivain confidentiel soudain devenu culte. Tous croyaient avoir une vie secrète. Nul n’imaginait à quel point c’était vrai. Roman virtuose où la logique rencontre le magique, L’anomalie explore cette part de nous-mêmes qui nous échappe.
Quelque chose clochait dans notre famille et ses trébuchements successifs à n’en pas douter avaient eu raison d’Agnès. Si son effondrement pouvait ne pas être inutile, c’était à révéler quelle sorte de claudication nous faisait marcher de travers à chaque génération jusqu’à cette chute finale. J’étais sûre cette fois de captiver mon frère car j’étais convaincue que venait de se livrer, sinon la vérité, du moins l’alphabet qui allait ordonner et rendre donc lisible le fatras de nos expériences communes.
La narratrice traverse toute la France en voiture pour rejoindre son frère dans le Sud : elle vient lui annoncer que leur petite sœur, Agnès, a été internée à Sainte-Anne. Mais il est difficile de parler avec lui, qui refuse toute complicité et passe son temps plongé dans son arbre généalogique… Le frère et la sœur n’ont rien en commun, sinon des souvenirs de leur enfance, en partie passée en Guyane, avec Agnès notamment…
Que s’est-il véritablement passé dans ce vert paradis de la jungle guyanaise? Quel lourd secret de famille a provoqué la folie d’Agnès ?
Dans ce premier roman, Pia Malaussène crée une ambiance oppressante, dense et inquiétante à l’image de la forêt équatoriale. Au cœur de laquelle elle laisse pourtant entrevoir des rais de lumière et une aurore possible…
« Qui était mon père ? Un homme doux, mystérieux, sans pitié. J ai passé mon enfance auprès d un inconnu que j aimais, admirais,dérangeais. Je m étais trompé de famille, disait-il avec ironie, comme s il regrettait de m avoir engendré. Cette phrase me blessait. Moi qui voulais seulement devenir ce qu il était ou personne : avoir ses yeux bleus, ses mains, sa taille de géant, son talent. Il est parti en emportant ses secrets, presque tous. Mon père détestait l automobile , sa bête noire, un progrès devenu fléau. Il n avait pas le permis de conduire, évidemment non !
Il traversait l existence à pied. Un homme aux semelles de vent, comme dit l autre, un père aux dix mille horizons. Marcher, c est être libre, expliquait-il à ses enfants, la marche ne doit d allégeance à aucun seigneur. Qui l aime le suive : on marchait sur ses pas, lui toujours en avant d une foulée.
Entendait-il protester, la foulée s allongeait. Tout en marchant, ils adressait au monde entier qui venait à sa rencontre, aux arbres, aux animaux, aux frères humains. Une fois par semaine, aussi rituellement qu il allait à la messe, il partait se ressourcer en forêt. L été, les randonnées se faisaient croisières terrestres avec Rolf, son ami d enfance, grand marcheur suédois. Le Paris-Brest les emmenait à Laval, et leurs grands pieds avides au bord de l océan via les monts, les forêts et les grèves. Cette longue marche vers l Ouest d’ Henri Queffélec, j ai souhaité la refaire.
Pour aller sur ses traces en marchant, en écrivant. Pour le connaître enfin. »
Le 3e livre de la collection-événement lancée en partenariat avec Society : un suicide, aucune empreinte, aucune identité.
Un suicide, aucune empreinte, aucune identité
Quand, à l’été 2002, les policiers d’Eastlake, dans la banlieue de Cleveland, découvrent le cadavre d’un retraité dans sa salle de bain, l’affaire est entendue : Joseph Chandler s’est suicidé. Ses voisins et ex-collègues décrivent un ermite sans famille, mutique, aux habitudes étranges. Ni son appartement ni son pick-up ne portent la moindre empreinte. Qui prend soin d’effacer toutes ses traces au quotidien ?
Le dossier est sur le point d’être classé lorsqu’un détective privé missionné pour lui trouver des héritiers révèle l’impensable : le vieil homme vivait sous une fausse identité depuis 24 ans, le véritable Joseph Chandler était un petit garçon décédé d’un accident de voiture.
Une deuxième enquête s’ouvre alors. Qui était vraiment ce reclus à l’identité secrète ? Quel passé encombrant voulait-il cacher ?
Le journaliste Thibault Raisse est parti sur les traces de cet inconnu à la personnalité aussi fascinante qu’insaisissable. A la clé : peut-être la résolution de l’énigme criminelle la plus célèbre de l’histoire des États-Unis.
À la 23e World Rose Convention, en Australie, le narrateur, journaliste français dans un magazine d’art de vivre, et Barbara, reporter allemande du Die Berliner, vont éprouver la même fascination pour la présidente de l’événement, May de Caux. Cette Française au charme insolite cache une part d’ombre qu’ils vont bientôt découvrir : le passé douloureux qui la hante. De leur complicité grandissante va naître le projet d’un livre. Reste à vaincre les réticences de May, ancienne résistante et déportée.
Pour Barbara, jeune femme d’une autre génération, pour l’indispensable transmission, elle va consentir à raconter : Ravensbrück à dix-huit ans, la souffrance, les amitiés, les petites joies et les grandes difficultés. Et l’après, le corps qui a perdu la mémoire de la tendresse, malgré l’attention de son mari, Paul. La vie de femme bouleversée. « Je sais que Paul devine les ombres qui ne me quittent pas, sur lesquelles personne n’a de prise. Notre harmonie n’est pas complète. Une partie de moi se refuse. Je lui donne la plus belle, la plus aimable. Il connaît le combat que je mène depuis vingt-cinq ans contre les fantômes. »
Et puis, il y a le souvenir de cette rose cueillie à Ravensbrück, improbable éclat coloré dans le gris funeste, la beauté dans la monstruosité à l’origine de sa renaissance. May est passée de l’horreur à la délicatesse des fleurs, et à l’amour.
Paris, 1950. Eliza Donneley se cache sous un nom d’emprunt dans un hôtel miteux. Elle a abandonné brusquement une vie dorée à Chicago, un mari fortuné et un enfant chéri, emportant quelques affaires, son Rolleiflex et la photo de son petit garçon. Pourquoi la jeune femme s’est-elle enfuie au risque de tout perdre ?
Vite dépouillée de toutes ressources, désorientée, seule dans une ville inconnue, Eliza devenue Violet doit se réinventer. Au fil des rencontres, elle trouve un job de garde d’enfants et part à la découverte d’un Paris où la grisaille de l’après-guerre s’éclaire d’un désir de vie retrouvé, au son des clubs de jazz de Saint-Germain-des-Prés. A travers l’objectif de son appareil photo, Violet apprivoise la ville, saisit l’humanité des humbles et des invisibles.
Dans cette vie précaire et encombrée de secrets, elle se découvre des forces et une liberté nouvelle, tisse des amitiés profondes et se laisse traverser par le souffle d’une passion amoureuse.
Mais comment vivre traquée, déchirée par le manque de son fils et la douleur de l’exil ? Comment apaiser les terreurs qui l’ont poussée à fuir son pays et les siens ? Et comment, surtout, se pardonner d’être partie ?
Vingt ans plus tard, au printemps 1968, Violet peut enfin revenir à Chicago. Elle retrouve une ville chauffée à blanc par le mouvement des droits civiques, l’opposition à la guerre du Vietnam et l’assassinat de Martin Luther King. Partie à la recherche de son fils, elle est entraînée au plus près des émeutes qui font rage au cœur de la cité. Une fois encore, Violet prend tous les risques et suit avec détermination son destin, quels que soient les sacrifices.
Au fil du chemin, elle aura gagné sa liberté, le droit de vivre en artiste et en accord avec ses convictions. Et, peut-être, la possibilité d’apaiser les blessures du passé. Aucun lecteur ne pourra oublier Violet-Eliza, héroïne en route vers la modernité, vibrant à chaque page d’une troublante intensité, habitée par la grâce d’une écriture ample et sensible.
À la tombée du jour, un jeune guérisseur se rend dans un village reculé. Sa mère lui a toujours dit : » Ne laisse jamais de traces de ton passage. » Il obéit toujours à sa mère. Sauf cette nuit-là.
Cécile Coulon explore dans ce roman des thèmes universels : la force
poétique de la nature et la noirceur des hommes. Elle est l’autrice
de Une bête au Paradis, Prix littéraire du Monde, Trois saisons d’orage, prix des Libraires, et du recueil de poèmes Les Ronces, prix Apollinaire.
Avec La Langue des choses cachées, ses talents de romancière et
de poétesse se mêlent dans une oeuvre littéraire exceptionnelle.
Pour la première fois depuis trois mois, elles discernent enfin le sable que leur cachait l’eau lors de la traversée de l’Atlantique, ce fond de l’océan qu’elles ont brièvement aperçu ce matin en débarquant de La Baleine. Personne ne leur a expliqué où elles seraient logées ce soir, dans combien de temps elles seraient fiancées. On ne dit pas tout aux femmes.
Paris, 1720. Marguerite Pancatelin, la Supérieure de la Salpêtrière, est mandatée pour sélectionner une centaine de femmes « volontaires » qui seront envoyées en Louisiane afin d’y épouser les colons français.Parmi elles, trois amies improbables : une orpheline de douze ans à la langue bien pendue, une jeune aristocrate désargentée et rejetée par sa famille ainsi qu’une femme condamnée pour avortement. Comme leurs compagnes à bord de La Baleine, Charlotte, Pétronille et Geneviève ignorent tout de ce qui les attend au-delà des mers. Et n’ont pas leur mot à dire sur leur avenir. Ces étrangères réunies par le destin devront braver l’adversité – maladie, guerre, patriarcat –, traverser une vie faite de chagrins d’amour, de naissances et de deuils, de cruauté et de plaisirs inattendus. Et d’une amitié forgée dans le feu.
Un roman d’une profondeur et d’une émotion saisissantes, qui nous transporte au cœur d’une terre impitoyable, aux côtés d’héroïnes animées d’une extraordinaire soif d’amour et de vie.
« Je suis né deux fois, une fois à Lyon en 1960, une fois dans le Sahara en 1989. »
Une nuit peut changer une vie.
À vingt-huit ans, Éric-Emmanuel Schmitt entreprend une randonnée à pied dans le Sahara en 1989. Parti athée, il en reviendra croyant, dix jours plus tard.
Loin de ses repères, il découvre une vie réduite à la simplicité, noue des liens avec les Touareg. Mais il va se perdre dans les immenses étendues du Hoggar pendant une trentaine d heures, sans rien à boire ou à manger, ignorant où il est et si on le retrouvera. Cette nuit-là, sous les étoiles si proches, alors qu il s attend à frissonner d angoisse, une force immense fond sur lui, le rassure, l éclaire et le conseille.
Cette nuit de feu ainsi que Pascal nommait sa nuit mystique va le changer à jamais. Qu est-il arrivé ? Qu a-t-il entendu ? Que faire d une irruption aussi brutale et surprenante quand on est un philosophe formé à l agnosticisme ?
Dans ce livre où l aventure se double d un immense voyage intérieur, Éric-Emmanuel Schmitt nous dévoile pour la première fois son intimité spirituelle et sentimentale, montrant comment sa vie entière, d homme autant que d écrivain, découle de cet instant miraculeux.
Un merveilleux message d’espoir et d’amour.
Le roman à l’origine du film d’animation de Michel Hazanavicius : « Un film d’animation de Michel Hazanavicius, splendide et poétique, qui ne cesse de chercher la lumière au milieu de l’horreur. »Télérama
Il était une fois, dans un grand bois, une pauvre bûcheronne et un pauvre bûcheron.
Non non non non, rassurez-vous, ce n’est pas Le Petit Poucet ! Pas du tout. Moi-même, tout comme vous, je déteste cette histoire ridicule. Où et quand a-t-on vu des parents abandonner leurs enfants faute de pouvoir les nourrir ? Allons…
Dans ce grand bois donc, régnaient grande faim et grand froid. Surtout en hiver. En été, une chaleur accablante s’abattait sur ce bois et chassait le grand froid. La faim, elle, par contre, était constante, surtout en ces temps où sévissait, autour de ce bois, la guerre mondiale.
La guerre mondiale, oui oui oui oui oui.
Dans la lignée de Les Vertus de l’échec et La Confiance en soi, un nouvel essai de philosophie pratique, où Charles Pépin montre que toute vraie rencontre est en même temps une découverte de soi et une redécouverte du monde.
Une philosophie salutaire en ces temps de repli sur soi.
Pourquoi certaines rencontres nous donnent-elles l’impression de renaître ? Comment se rendre disponibles à celles qui vont intensifier nos vies, nous révéler à nous-mêmes ?
La rencontre – amoureuse, amicale, professionnelle – n’est pas un » plus » dans nos vies. Au cœur de notre existence, dont l’étymologie latine ex-sistere signifie » sortir de soi « , il y a ce mouvement vers l’extérieur, ce besoin d’aller vers les autres. Cette aventure de la rencontre n’est pas sans risque, mais elle a le goût de la » vraie vie « .
De Platon à Christian Bobin en passant par Belle du Seigneur d’Albert Cohen ou Sur la route de Madison de Clint Eastwood, Charles Pépin convoque philosophes, romanciers et cinéastes pour nous révéler la puissance, la grâce de la rencontre. En analysant quelques amours ou amitiés fertiles – Picasso et Éluard, David Bowie et Lou Reed, Voltaire et Émilie du Châtelet… – il montre que toute vraie rencontre est en même temps une découverte de soi et une redécouverte du monde.
Une philosophie salutaire en ces temps de repli sur soi.
Me Susane, quarante-deux ans, avocate récemment installée à Bordeaux, reçoit la visite de Gilles Principaux. Elle croit reconnaître en cet homme celui qu’elle a rencontré quand elle avait dix ans, et lui quatorze ― mais elle a tout oublié de ce qui s’est réellement passé ce jour-là dans la chambre du jeune garçon. Seule demeure l’évidence éblouissante d’une passion. Or Gilles Principaux vient voir Me Susane pour qu’elle prenne la défense de sa femme Marlyne, qui a commis un crime atroce… Qui est, en vérité, Gilles Principaux ?
Chaque année, à la mi-carême, se tient un très étrange Bal des Folles. Le temps d’une soirée, le Tout-Paris s’encanaille sur des airs de valse et de polka en compagnie de femmes déguisées en colombines, gitanes, zouaves et autres mousquetaires.
Réparti sur deux salles – d’un côté les idiotes et les épileptiques ; de l’autre les hystériques, les folles et les maniaques – ce bal est en réalité l’une des dernières expérimentations de Charcot, désireux de faire des malades de la Salpêtrière des femmes comme les autres. Parmi elles, Eugénie, Louise et Geneviève, dont Victoria Mas retrace le parcours heurté, dans ce premier roman qui met à nu la condition féminine au XIXe siècle.
Au cœur de l’Allemagne, l’International Tracing Service est le plus grand centre de documentation sur les persécutions nazies. La jeune Irène y trouve un emploi en 1990 et se découvre une vocation pour le travail d’investigation. Méticuleuse, obsessionnelle, elle se laisse happer par ses dossiers, au regret de son fils qu’elle élève seule depuis son divorce d’avec son mari allemand.
A l’automne 2016, Irène se voit confier une mission inédite : restituer les milliers d’objets dont le centre a hérité à la libération des camps. Un Pierrot de tissu terni, un médaillon, un mouchoir brodé… Chaque objet, même modeste, renferme ses secrets. Il faut retrouver la trace de son propriétaire déporté, afin de remettre à ses descendants le souvenir de leur parent. Au fil de ses enquêtes, Irène se heurte aux mystères du Centre et à son propre passé. Cherchant les disparus, elle rencontre ses contemporains qui la bouleversent et la guident, de Varsovie à Paris et Berlin, en passant par Thessalonique ou l’Argentine. Au bout du chemin, comment les vivants recevront-ils ces objets hantés ?
Le bureau d’éclaircissement des destins, c’est le fil qui unit ces trajectoires individuelles à la mémoire collective de l’Europe. Une fresque brillamment composée, d’une grande intensité émotionnelle, où Gaëlle Nohant donne toute la puissance de son talent.