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  • Chien-loup (Serge Joncour)

    L’idée de passer tout l’été coupés du monde angoissait Franck mais enchantait Lise, alors Franck avait accepté, un peu à contrecœur et beaucoup par amour, de louer dans le Lot cette maison absente de toutes les cartes et privée de tout réseau. L’annonce parlait d’un gîte perdu au milieu des collines, de calme et de paix. Mais pas du passé sanglant de cet endroit que personne n’habitait plus et qui avait abrité un dompteur allemand et ses fauves pendant la Première Guerre mondiale. Et pas non plus de ce chien sans collier, chien ou loup, qui s’est imposé au couple dès le premier soir et qui semblait chercher un maître. En arrivant cet été-là, Franck croyait encore que la nature, qu’on avait apprivoisée aussi bien qu’un animal de compagnie, n’avait plus rien de sauvage ; il pensait que les guerres du passé, où les hommes s’entretuaient, avaient cédé la place à des guerres plus insidieuses, moins meurtrières. Ça, c’était en arrivant. Serge Joncour raconte l’histoire, à un siècle de distance, d’un village du Lot, et c’est tout un passé peuplé de bêtes et anéanti par la guerre qu’il déterre, comme pour mieux éclairer notre monde contemporain. En mettant en scène un couple moderne aux prises avec la nature et confronté à la violence, il nous montre que la sauvagerie est toujours prête à surgir au cœur de nos existences civilisées, comme un chien-loup.

  • Ciel ouvert (Nicolas Mathieu)

    Ces textes sont nés parce qu’il fallait bien écrire ce qui vient, au jour le jour, les gens, les livres, l’amour et son contraire, et puis les trains, les rencontres, l’effroi des dimanches, le grand émerveillement
    horizontal de nos étés, le gâchis et le désir possible, tout ce qui pendant des années exigeait des mots et a trouvé sa place sur Instagram, par bribes, par petites touches compactes, jusqu’à devenir cette histoire qui est toujours déjà commencée. Ici la solitude dans une chambre d’hôtel, là une voyageuse qui va au-devant de l’immensité de sa vie, le tapage des bars et leur petit peuple d’orpailleurs, et puis la mer, les villes
    entrevues, les commencements et le bonheur intenable, les saisons, les draps froissés, les gueules de bois, l’attente, l’épreuve des corps, l’enfance et toujours ce temps qui fait défaut, notre besoin qui crève le ciel et ce seul mot d’ordre qui court de phrase en phrase : “Accroche-toi, surtout ne cède rien de ta joie.”

    À l’orée des grands incendies, nous aurons au moins eu ça, la bière, le sel et la pénombre d’une chambre où l’on marche pieds nus, nos veilles aux yeux plissés et le petit matin à trente-deux degrés déjà, les draps qui claquent dans le vent dehors et le bleu de la mer, nos engueulades et la catastrophe de tes reins. C’est assez de souvenirs pour dix romans et nos deux vies.

  • Cinq dans tes yeux (Hadrien Bels)

    Marseille. Son Vieux-Port, ses calanques, son accent qui chante et son quartier du Panier.
    Stress y est né, y a grandi, y a fait les 400 coups. Son surnom, c’est Nordine qui le lui a donné.
    Il y avait aussi Ichem, Kassim, Djamel et Ange. Tous venus d’ailleurs, d’Algérie, des Comores
    ou du Toulon des voyous.
    Ses amis d’enfance sont toujours là, pour la plupart du bon côté de la rampe. Mais entre
    les ados qui se sentaient pousser des ailes dans les années 90 et les hommes d’aujourd’hui,
    il y a un monde, un monde perdu. La bande qui traînait ses vieilles baskets sur les pavés
    biscornus n’est plus la même. Les pauvres ont été expulsés du Panier, les bobos rénovent les
    taudis et les touristes adorent arpenter ses rues tortueuses. Un peu artiste, un peu loser, Stress rêve, lui, d’y tourner un film…

  • Cinq jours (Douglas Kennedy)

    Dans le Maine, de nos jours. A 42 ans, Laura Warren sent qu’elle est à un tournant de sa vie. Depuis quelques temps, cette technicienne en radiographie, au professionnalisme et au sérieux loués par tous, se surprend à être de plus en plus touchée par la détresse de ses patients. Elle ne trouve pas beaucoup de réconfort à la maison : son mari est sans emploi depuis 19 mois ; son fils, artiste dépressif, se morfond depuis sa rupture amoureuse et sa fille s’apprête à partir à l’université. Aussi voit-elle dans cette conférence à Boston une parenthèse bienvenue, sans imaginer que ces quelques jours vont bouleverser à jamais son existence… Richard Copeland est lui aussi en pleine confusion. A l’étroit dans un mariage contracté par dépit plus que par amour, incompris par une femme devenue de plus en plus distante, frustré professionnellement et connaissant de grandes difficultés avec son fils, un garçon brillant mais psychologiquement très instable, il rêve de s’échapper. Entre ces deux esseulés, une folle passion, un aperçu du bonheur, un avant-goût de liberté. Une autre vie serait-elle possible ? Et pourtant… Et si, finalement, la plus grande peur de l’homme était d’accéder au bonheur ?.

  • Coeur d’amande (Yasmina Khadra)

    “J’ai souvent touché le fond, sauf qu’à chaque tasse bue, je remonte plus vite qu’une torpille. Renié par ma mère pour anormalité physique, je me réinvente au gré de mes joies. J’aime rire, déconner, me faire mousser et rêver de sacres improbables. J’ai appris une chose dans la vie – pour se dépasser, il faut savoir prendre son pied là où l’on traîne l’autre. Même avec des béquilles ou avec des prothèses, je continuerai de marcher dans les pas du temps en randonneur subjugué. Je ne lâche rien.” Hymne au courage d’être soi, à l’amour et à la solidarité inoxydable des “gens du quartier”, Coeur-d’amande est une formidable bouffée d’air dans un monde en apnée.

  • Coeur de Sahel (Djaïli Amadou Amal)

    Faydé vit dans les montagnes dans l’extrême-nord du Cameroun. Pour que sa mère, ses frères et sa sœur ne soient pas dans le besoin, son beau-père ayant disparu au cours d’une razzia de Boko Haram, la jeune adolescente décide de partir à Maroua, la ville la plus proche, où elle sera domestique. Comme ses comparses, elle devra se faire à sa nouvelle vie, citadine et difficile pour les filles. Mépris de classe, mauvais traitements, viols… Comment Faydé parviendra-t-elle à se frayer son chemin dans un environnement, où son destin semble tracé à l’avance ?
    Djaïli Amadou Amal signe, avec Cœur du Sahel, un nouveau roman sur la condition de la femme dans le Sahel à travers la vie non plus des « Impatientes » mais de leurs domestiques, marquant encore plus son engagement contre les injustices faites aux femmes.

  • Comme des frères (Claudie Desmarteau)

    Ça s’est passé un samedi, il y a six ans. Comment Raphaël pourrait-il l’oublier ? Ils étaient comme des frères : Kevin, Ryan, Idriss, Thomas, Lucas, Saïd et lui. Et Quentin, dit ” Queue de rat “, le dernier arrivé dans la bande. Quentin, le frère jumeau d’Iris…
    Les journées étaient longues, dans cette petite ville.
    Fallait bien tuer le temps. Zoner, toujours dans le même décor, regarder des vidéos sur YouTube, fumer des joints et boire des bières dans le cabanon d’un jardin ouvrier. Ils se lançaient des défis, testaient leurs limites… jusqu’à ce jour maudit.
    Dans une langue à la fois crue et tendre, Claudine Desmarteau livre un roman au scénario implacable sur la violence de l’adolescence. Une grande histoire de culpabilité et de résilience.

  • Comment font les gens (Olivia de Lamberterie)

    Anna, la narratrice de ce roman aux allures de  Mrs Dalloway  contemporain, est éditrice sous les ordres d’une dictatrice, se débrouille comme elle peut avec la vie, c’est-à-dire plutôt mal. Elle résiste. Elle endigue. Elle encaisse. Elle se souvient, surtout.
    Coincée entre une mère féministe  mais atteinte d’une forme de joyeuse démence, trois filles à l’adolescence woke, un mari au sourire fuyant et à la tenue fluo, un cordon sanitaire d’amies qui sonnent le tocsin des SMS et des apéros SOS «  burn out  », Anna pourrait crier, comme on joue, comme on pleure, « Arrêtez tout  !  », mais ça ne marche qu’au cinéma. Comment font les gens ? Pourquoi ne remarquent-ils pas les «  pigeons dégueulasses aux ventres de pamplemousse  » ou la mélancolie fêlée d’une voisine de comptoir  ? Il y a du Virginia Woolf déjanté dans ce roman de la charge mentale, mais il y a aussi du Françoise Sagan  : chaque phrase vise juste, replie le présent déceptif sur le passé enchanté.

    Chaque phrase accueille au creux du confort d’une vie d’apparence bourgeoise les secrets de l’enfant caché, blessé, cajolé parfois, que fut Anna, car chaque adulte est cousu d’enfant. Il veut ce que nous voulons tous  : l’amour.

  • Continuer (Laurent Mauvignier)

    Sibylle, à qui la jeunesse promettait un avenir brillant, a vu sa vie se défaire sous ses yeux. Comment en est-elle arrivée là ? Comment a-t-elle pu laisser passer sa vie sans elle ? Si elle pense avoir tout raté jusqu’à aujourd’hui, elle est décidée à empêcher son fils, Samuel, de sombrer sans rien tenter. Elle a ce projet fou de partir plusieurs mois avec lui à cheval dans les montagnes du Kirghizistan, afin de sauver ce fils qu’elle perd chaque jour davantage, et pour retrouver, peut-être, le fil de sa propre histoire.

  • Couleur citron, côté coeur (Odile Grand)

  • Couleurs de l’incendie (Pierre Lemaître)

    Février 1927. Le Tout-Paris assiste aux obsèques de Marcel Péricourt. Sa fille, Madeleine, doit prendre la tête de l’empire financier dont elle est l’héritière, mais le destin en décide autrement. Son fils, Paul, d’un geste inattendu et tragique, va placer Madeleine sur le chemin de la ruine et du déclassement. Face à l’adversité des hommes, à la cupidité de son époque, à la corruption de son milieu et à l’ambition de son entourage, Madeleine devra déployer des trésors d’intelligence, d’énergie mais aussi de machiavélisme pour survivre et reconstruire sa vie. Tâche d’autant plus difficile dans une France qui observe, impuissante, les premières couleurs de l’incendie qui va ravager l’Europe.

  • Croire au merveilleux (Christophe Ono Dit Biot)

    “Je veux bien avoir été distrait ces temps-ci, mais je sais que si j’avais croisé cette fille-là dans l’ascenseur ou le hall d’entrée, je m’en serais souvenu. Et puisque je me souviens d’elle, c’est que je l’ai vue ailleurs”. César a décidé de mourir. Mais une jeune femme sonne à sa porte et contrarie ses plans. Etudiante en architecture, grecque, elle se prétend sa voisine, alors qu’il ne l’a jamais vue. En est-il si sûr ? Pourquoi se montre-t-elle si prévenante envers lui, quadragénaire en deuil de Paz, la femme aimée, persuadé qu’il n’arrivera pas à rendre heureux l’enfant qu’ils ont eu ensemble, et qui lui ressemble tant ? Pourquoi est-elle si intéressée par sa bibliothèque d’auteurs antiques ? D’un Paris meurtri aux rivages solaires de l’Italie en passant par quelques îles proches et lointaines, Croire au merveilleux, en dialogue intime avec Plonger, est l’histoire d’un homme sauvé par son enfance et le pouvoir des mythes. Un homme qui va comprendre qu’il est peut-être temps, enfin, de devenir un père. Et de transmettre ce qu’il a de plus cher.

  • Cupidon a des ailes en carton (Raphaëlle Giordano)

    Meredith aime Antoine. Éperdument. Mais elle n’est pas prête. Comédienne en devenir, ayant l’impression d’être encore une esquisse d’elle-même, elle veut éviter à leur histoire de tomber dans les mauvais pièges de Cupidon. Alors, il lui faut se poser les bonnes questions : comment s’aimer mieux soi-même, aimer l’autre à la bonne distance, le comprendre, faire vivre la flamme du désir ? Meredith pressent qu’avec ce qu’il faut de travail, d’efforts et d’ouverture, on peut améliorer sa capacité à aimer, son ” Amourability “.

    Son idée ? Profiter de sa prochaine tournée avec sa meilleure amie Rose, pour entreprendre une sorte de ” Love Tour “. Un tour du Moi, un tour du Nous, un tour de l’Amour.

    Aussi, afin de se préparer à vivre pleinement le grand amour avec Antoine, elle doit s’éloigner. Prendre le risque de le perdre pour mieux le retrouver. Ils se donnent 6 mois et 1 jour. Le compte à rebours est lancé, rythmé par les facéties de Cupidon.

    Meredith trouvera-t-elle ses réponses avant qu’il ne soit trop tard ?

  • D’après une histoire vraie (Delphine de Vigan)

    « Tu sais parfois, je me demande s’il n y a pas quelqu’un qui prend possession de toi. ».

    ——–

    « Puissante réflexion sur la pouvoir de la littérature, ce roman “d’après une histoire vraie”
    raconte l’emprise progressive d’une femme sur une autre femme, écrivain. »
    Sabine Audrerie – La Croix
    « Formidable roman, malin, machiavélique, manipulateur de lecteur, ce récit est un
    déchirement. Parce qu’il faut bien le lâcher de temps en temps pour dormir un peu. »
    Pierre Vavasseur – Aujourd’hui en France
  • D’or et de jungle (Jean- Christophe Rufin)

    « Aveuglés par le grand soleil, les rescapés se répandirent dans le parc en s’éloignant le plus possible du palais. Flora dévisageait avec angoisse les personnes qui sortaient. Enfin, elle aperçut Jo, apparemment indemne. »

    Sur les rivages de la mer de Chine méridionale, le sultanat de Brunei, petit pays d’or (noir) et de jungle, mène, dans un décor des Mille et Une Nuits, une existence prospère et en apparence paisible. Pourtant, un coup d’État d’un nouveau type va s’y dérouler et le livrer « clefs en main » à une grande entreprise californienne du numérique.
    Flora est la petite-fille d’un célèbre mercenaire qui a passé sa vie à renverser des pouvoirs établis. Fascinée par son exemple, elle s’engage dans le milieu dangereux des agences de sécurité privées. Elle se retrouve plongée au cœur de cette opération de subversion sans précédent.
    Ce grand roman d’aventures contemporain met en scène à la fois le basculement d’un pays et le parcours d’une femme, habitée par un irrépressible goût de l’action, de l’interdit et du danger.

    Jean-Christophe Rufin déploie dans ce nouvel ouvrage toute la puissance narrative qui a fait son succès (Rouge BrésilLe Parfum d’AdamCheck-Point…). Mais aussi son expérience internationale et sa capacité à saisir les enjeux de demain.

    Dans un monde où l’inimaginable devient réalité, le destin de Brunei pourrait bien être un jour le nôtre…

  • Daisy sisters ( Henning Mankell)

    Elles ont dix-sept ans. Elna, la brune, et Vivi, la blonde. À l’été 1941, les amies s’offrent une escapade à vélo le long de la frontière norvégienne occupée par les nazis. Mais Elna est violée par un soldat. Mère d’une petite Eivor, elle doit dire adieu à ses rêves de liberté. Vingt ans plus tard, sa fille fugue. Eivor, aussi frondeuse que sa mère, parviendra-t-elle à vivre comme elle l’entend ?