• Etre ici est une splendeur (Marie Darrieussecq)

    Etre ici est une splendeur (Marie Darrieussecq)

     » Paula Modersohn-Becker, née le 8 février 1876 à Dresde et morte le 21 novembre 1907 (à 31 ans) à Worpswede, est une artiste peintre allemande, et l’une des représentantes les plus précoces du mouvement expressionniste dans son pays. Originaire de Dresde, Paula Becker s’engagea dans des études de peinture et rejoignit les artistes indépendants réunis dans le village de Worpswede, non loin de Brême, qui prônaient un retour à la nature et aux valeurs simples de la paysannerie. Elle y épousa le peintre Otto Modersohn. Le manque d’audace des peintres worpswediens, toutefois, la poussa à s’ouvrir aux inspirations extérieures et à effectuer des séjours répétés à Paris, auprès de l’avant-garde artistique. Les quatorze courtes années durant lesquelles Paula Modersohn-Becker exerça son art lui permirent de réaliser pas moins de sept cent cinquante toiles, treize estampes et environ un millier de dessins. Son style, particulièrement original, est le fruit d’influences multiples, aux confins de la tradition et de la modernité. Sa peinture présente des aspects mêlant l’impressionnisme de Cézanne, van Gogh ou Gauguin, le cubisme de Picasso, le fauvisme, l’art japonais ou encore l’art de la Renaissance allemande. La force expressive de son oeuvre résume à elle seule les principaux aspects de l’art au début du XXe siècle. Elle mourut prématurément à trente-et-un ans, des suites d’un accouchement. Jusqu’à aujourd’hui, elle reste assez peu connue au-delà des pays germanophones.  » Ce qui précède, c’est la fiche Wikipédia consacrée à l’héroïne du nouveau livre de Marie Darrieussecq. Bien sûr, cette biographie (nouveau territoire pour l’auteur de Il faut beaucoup aimer les hommes) reprend tous les éléments qui marquent la courte vie de Paula. Mais elle les éclaire d’un jour à la fois féminin et littéraire. Elle montre, avec vivacité et empathie, la lutte de cette femme parmi les hommes et les artistes de son temps, ses amitiés (notamment avec Rainer Maria Rilke), son désir d’expression et d’indépendance sur lesquels elle insiste particulièrement.

  • Fabriquer une femme (Marie Darrieusecq)

    Fabriquer une femme (Marie Darrieusecq)

    Rose et Solange sont meilleures amies. Depuis leur enfance, Solange a peut-être mis du désordre dans leur vie. Mais ce qui s’est passé au village, Solange ne veut plus y penser. Rose, elle croit avoir trouvé l’amour. Mais ce qu’elle croit, Rose, est-ce que ça compte ?

  • Faire l'aventure (Fabienne Kanor)

    Faire l’aventure (Fabienne Kanor)

    Biram a 17 ans et il n’a encore rien vécu. Mais il a du temps et beaucoup d’imagination. Alors avec ses jumelles pointées sur la ligne d’horizon, il imagine ce que sera sa vie à des milliers de kilomètres du Sénégal et de Mbour : il dansera un funk sur une piste de danse, il portera une veste de cuir, il conduira une voiture allemande, des filles l’entoureront. Il oubliera ce village loin de tout, la maison de sa tante, la buvette où il travaille deux jours par semaine, ces pleureuses qu’il croise chaque jour sur la plage, là où elles ont vu leur fils partir faire l’aventure et ne jamais revenir. Il oubliera même Marème, cette petite crâneuse, une fille de Dakar, qui passe ses vacances au village et qui est son premier amour. Lorsque Biram se tient face à l’océan, c’est comme s’il possédait le monde. Il se fiche des discours de ceux qu’il appelle les « anciens combattants », ceux qui sont partis en Europe, preuves vivantes que l’aventure se termine souvent au point de départ, sur un convertible épuisé à ressasser des souvenirs de voyages ratés. Biram, comme Marème, rêvent de quitter Mbour où le temps semble passer moins vite qu’ailleurs. Ils « feront l’aventure ».

  • Femme à la mobylette (Jean-Luc Seigle)

    Femme à la mobylette (Jean-Luc Seigle)

    Abandonnée par tous avec ses trois enfants, Reine n’arrive plus à faire face. Sa vie finit par ressembler à son jardin qui n’est plus qu’une décharge. Son horizon paraît se boucher chaque jour davantage, alors qu’elle porte en elle tant de richesses. Seul un miracle pourrait la sauver… Et il se présente sous la forme d’une mobylette bleue. Cet engin des années 1960 lui apportera-t-il le bonheur qu’elle cherche dans tous les recoins de ce monde et, surtout, à quel prix ? Jean-Luc Seigle dresse le portrait saisissant d’une femme ordinaire au bord du gouffre. Ce faisant, c’est une partie de la France d’aujourd’hui qu’il dépeint, celle des laissés-pour-compte que la société en crise martyrise et oublie.

  • Femmes en colère (Mathieu Ménégaux)

    Femmes en colère (Mathieu Ménégaux)

    Cour d’assises de Rennes, juin 2020, fin des débats : le président invite les jurés à se retirer pour rejoindre la salle des délibérations. Ils tiennent entre leurs mains le sort d’une femme, Mathilde Collignon. Elle est accusée d’un crime barbare, qu’elle a avoué, et pourtant c’est elle qui réclame justice. Dans cette affaire de vengeance, médiatisée à outrance, trois magistrats et six jurés populaires sont appelés à trancher : avoir été victime justifie-t-il de devenir bourreau ? Neuf hommes et femmes en colère doivent choisir entre punition et pardon.
    Au cœur des questions de société contemporaines, un suspense haletant porté par une écriture au scalpel.

    L’alternance des récits est particulièrement réussie. Un roman aussi glaçant que captivant, tant d’un point de vue légal que moral, et qui suscite l’émotion et la réflexion. Page des libraires.

    Une fine analyse sur la place des femmes dans la société française et un révélateur très pédagogique d’un des rouages de la justice, par un auteur déjà triplement primé. Challenges.

  • Fief (David Lopez)

    Fief (David Lopez)

    Quelque part entre la banlieue et la campagne, là où leurs parents ont eux-mêmes grandi, Jonas et ses amis tuent le temps. Ils fument, ils jouent aux cartes, ils font pousser de l’herbe dans le jardin, et quand ils sortent, c’est pour constater ce qui les éloigne des autres.

    Dans cet univers à cheval entre deux mondes, où tout semble voué à la répétition du même, leur fief, c’est le langage, son usage et son accès, qu’il soit porté par Lahuiss quand il interprète le Candide de Voltaire et explique aux autres comment parler aux filles pour les séduire, par Poto quand il rappe ou invective ses amis, par Ixe et ses sublimes fautes d’orthographe. Ce qui est en jeu, c’est la montée progressive d’une poésie de l’existence dans un monde sans horizon.

    Au fil de ce roman écrit au cordeau, une gravité se dégage, une beauté qu’on extirpe du tragique ordinaire, à travers une voix neuve, celle de l’auteur de Fief.

  • Fille en colère sur un banc de pierre (Véronique Ovaldé)

    Fille en colère sur un banc de pierre (Véronique Ovaldé)

    « Elle aurait pu renoncer. Elle aurait dû renoncer.
    Elle se le répéta bien un million de fois toutes les années qui suivirent. Elle eut d’ailleurs une hésitation, peut-être valait-il mieux rester, se rallonger dans la chambrée, à écouter ses deux autres sœurs qui gesticulaient dans leur sommeil, pétaient et miaulaient sous leurs draps à cause de leurs rêves lascifs tout juste pubères. Peut-être valait-il mieux abdiquer, enrager, et se délecter de sa rage, puisqu’il y a un plaisir dans l’abdication, cela va sans dire, le plaisir tragique de la passivité et du dépit, le plaisir du drapage dans la dignité, on ne nous laisse jamais rien faire, on a juste le droit de se taire, on nous enferme, alors que les autres là-bas au loin s’amusent et se goinfrent, qu’est-ce que j’ai fait dans mes vies antérieures pour mériter ça, oh comme je suis malheureuse.
    Peut-être aussi que le jeu n’en valait pas la chandelle. Mais le jeu, n’est-ce pas, en vaut rarement la chandelle. Le jeu n’est désirable que parce qu’il est le jeu. »

    Véronique Ovaldé, à travers l’histoire d’une famille frappée par une mystérieuse tragédie, ausculte au plus près les relations que nous entretenons les uns avec les autres et les incessants accommodements qu’il nous faut déployer pour vivre nos vies.

  • Florida (Olivier Bourdeaut)

    Florida (Olivier Bourdeaut)

    « Ma mère s’emmerdait, elle m’a transformée en poupée. Elle a joué avec sa poupée pendant quelques années et la poupée en a eu assez. Elle s’est vengée. »

  • Forêt obscure (Nicole Krauss)

    Forêt obscure (Nicole Krauss)

    Au Hilton de Tel-Aviv, Nicole, romancière renommée, est d’humeur morose : tout ce qui avait constitué jusqu’à présent ses certitudes lui paraît s’effriter. Non loin de là, Jules Epstein, riche new-yorkais, espère reprendre goût à la vie sur la terre de ses ancêtres. Tous deux ne connaissent pas, ne se croiseront sans doute jamais mais, animés par une soif de vérité, ils décident de se réinventer.

  • Frapper l'épopée (Alice Zeniter)

    Frapper l’épopée (Alice Zeniter)

    Quand Tass était enfant, les adultes lui ont raconté l’histoire de sa terre à plusieurs reprises et dans différentes versions. Malgré tous ces récits, Tass n’a jamais bien su où commençait l’histoire des siens. Comme elle n’a jamais réussi à expliquer la Nouvelle-Calédonie à Thomas, son compagnon resté en métropole. Aujourd’hui, elle est revenue à Nouméa et a repris son poste de professeure. Dans l’une de ses classes, il y a des jumeaux kanak qu’elle s’agace de trouver intrigants, avec leurs curieux tatouages : sont-ils liés à un insaisissable mouvement indépendantiste ? Lorsqu’ils disparaissent, Tass part à leur recherche, de Nouméa à Bourail – sans se douter qu’en chemin c’est l’histoire de ses ancêtres qui lui sera, prodigieusement, révélée. Le destin de Tass croise celui de l’archipel calédonien et Alice Zeniter, avec une virtuosité romanesque remarquable, met en scène son passionnant visage contemporain, à l’ombre duquel s’invite, façon western, son passé pénitentiaire et colonial.

  • Free love ( Tessa Hadley)

    Free love ( Tessa Hadley)

    Depuis ses premiers livres, Tessa Hadley explore le réseau complexe des vies conjugales, amoureuses et sentimentales de ses contemporains. L’intrigue de ce huitième roman confronte l’histoire de plusieurs générations autour du choix libérateur de son héroïne, qui prend tous les risques pour assumer son épanouissement personnel. Dans l’Angleterre de la fin des années 1960, Phyllis…

  • Frère d'âme (David Diop)

    Frère d’âme (David Diop)

    Un matin de la Grande Guerre, le capitaine Armand siffle l’attaque contre l’ennemi allemand. Les soldats s’élancent. Dans leurs rangs, Alfa Ndiaye et Mademba Diop, deux tirailleurs sénégalais parmi tous ceux qui se battent alors sous le drapeau français. Quelques mètres après avoir jailli de la tranchée, Mademba tombe, blessé à mort, sous les yeux d’Alfa, son ami d’enfance, son plus que frère. Alfa se retrouve seul dans la folie du grand massacre, sa raison s’enfuit. Lui, le paysan d’Afrique, va distribuer la mort sur cette terre sans nom. Détaché de tout, y compris de lui-même, il répand sa propre violence, sème l’effroi. Au point d’effrayer ses camarades. Son évacuation à l’Arrière est le prélude à une remémoration de son passé en Afrique, tout un monde à la fois perdu et ressuscité dont la convocation fait figure d’ultime et splendide résistance à la première boucherie de l’ère moderne.

  • Glaise ( Franck Bouysse)

    Glaise ( Franck Bouysse)

    Au cœur du Cantal, dans la chaleur de l’été 1914, les hommes se résignent à partir se battre, là-bas, loin. Joseph, tout juste quinze ans, doit prendre soin de la ferme familiale avec sa mère, sa grand-mère et Léonard, vieux voisin devenu son ami. Dans la propriété d’à côté, Valette, tenu éloigné de la guerre en raison d’une main atrophiée, ressasse ses rancunes et sa rage. Et voilà qu’il doit recueillir la femme de son frère, Hélène, et sa fille, Anna, venues se réfugier chez lui. L’arrivée des deux femmes va finir de bouleverser un ordre jusque-là immuable et réveiller les passions enfouies.

    Un sculpteur hors pair de la langue et un maître sans égal de l’émotion. Marianne.

    Une écriture à la fois âpre et lyrique, un roman sauvage et poignant. L’Alsace.

    Riche et complexe, un drame saisissant, entamé sous une orageuse lumière d’août, digne des fureurs de William Faulkner.

  • Grâce et dénuement (Alice Ferney)

    Grâce et dénuement (Alice Ferney)

    Dans un décor de banlieue, une libraire est saisie d’un désir presque fou : celui d’initier à la lecture des enfants gitans privés de scolarité. Elle se heurte d’abord à la méfiance, à la raillerie et au mépris qu’inspirent les gadjé. Mais elle finit par amadouer les petits illettrés, en même temps qu’elle entrevoit le destin d’une famille sur laquelle règne une veuve mère de cinq fils.

  • Grand frère (Mahir Guven)

    Grand frère (Mahir Guven)

    Un premier roman plein de verve sur une famille de la région parisienne, confrontée au départ en Syrie d’un de ses membres devenu djihadiste

  • Grégoire et le vieux libraire (Marc Roger)

    Grégoire et le vieux libraire (Marc Roger)

    Marc Roger, l’auteur de ce livre, est un amoureux des mots, un lecteur public qui va de librairie en bibliothèque. Dans ce premier roman émouvant et drôle, il communique son enchantement pour la lecture, cet horizon infini qui nous relie les uns aux autres.

    Grégoire et le vieux libraire, c’est la rencontre inattendue et merveilleuse entre un adolescent et un vieux libraire. L’un n’a jamais aimé lire, l’autre a pour seule richesse sa passion des livres. Ce trésor enfoui, Grégoire va peu à peu le découvrir en faisant, chaque jour, la lecture au vieil homme atteint de la maladie de Parkinson. Et tandis qu’à la musique des mots celui-ci renaît, Grégoire s’éveille à leur pouvoir mystérieux.

    Dans cet hommage à la littérature et à l’amitié, on assiste émerveillé à la naissance d’un lecteur, à l’émancipation d’un jeune homme, et au bonheur retrouvé d’un passeur d’histoires