Affichage de 49–62 sur 62 résultats

  • Mémoire de soie (Adrien Borne)

    Ce 9 juin 1936, Émile a vingt ans et il part pour son  service militaire. C’est la première fois qu’il quitte la  magnanerie où étaient élevés les vers à soie jusqu’à la fin  de la guerre. Pourtant, rien ne vient bousculer les habitudes  de ses parents. Il y a juste ce livret de famille, glissé au fond  de son sac avant qu’il ne prenne le car pour Montélimar.
    À l’intérieur, deux prénoms. Celui de sa mère, Suzanne, et  un autre, Baptistin. Ce n’est pas son père, alors qui est-ce ?  Pour comprendre, il faut dévider le cocon et tirer le fil,  jusqu’au premier acte de cette malédiction familiale.

    Ce premier roman virtuose, âpre et poignant, nous  plonge au coeur d’un monde rongé par le silence. Il explore  les vies empêchées et les espoirs fracassés, les tragédies  intimes et la guerre qui tord le cou au merveilleux. Il raconte  la mécanique de l’oubli, mais aussi l’amour, malgré tout,  et la vie qui s’accommode et s’obstine.

  • Par les routes (Sylvain Prud’homme)

    «J’ai retrouvé l’autostoppeur dans une petite ville du sud-est de la France, après des années sans penser à lui. Je l’ai retrouvé amoureux, installé, devenu père. Je me suis rappelé tout ce qui m’avait décidé, autrefois, à lui demander de sortir de ma vie. J’ai frappé à sa porte. J’ai rencontré Marie.»

    Avec Par les routes, Sylvain Prudhomme raconte la force de l’amitié et du désir, le vertige devant la multitude des existences possibles.

  • Peggy dans les phares (Marie- Eva Lacasse)

    « Depuis que je te connais je vis avec l’inquiétude de te perdre. Pour la drogue, des hommes fantasques, des femmes bouleversantes qui t’emmènent ailleurs, là où je n’ai pas accès. Il y a les rivages poétiques qui ne m’ont jamais enchantée, les bals somptueux où je n’ai pas mes entrées, la rivalité vénéneuse d’un papier imbibé sous la langue et la complicité des piqûres que je n ai jamais voulu partager. Je suis toujours arrivée à me frayer un chemin jusqu’à toi, conservant comme je le peux une dignité impériale.» Mannequin, styliste, journaliste de mode, mariée à un grand résistant puis à Claude Brasseur, Peggy Roche a aussi été pendant vingt ans la compagne discrète de Françoise Sagan. Peggy dans les phares est le roman de cette passion dévorante traversée des plus grandes figures de la vie littéraire et artistique de l’époque.

  • Point cardinal (Leonor de Recondo)

    Sur le parking d’un supermarché, dans une petite ville de province, une femme se démaquille méticuleusement, tristement. Enlever sa perruque, sa robe de soie, rouler ses bas sur ses chevilles : ses gestes ressemblent à un arrachement. Bientôt, celle qui, à peine une heure auparavant, volait quelques instants de joie et dansait à corps perdu sera devenue méconnaissable. Laurent, en tenue de sport, a remis de l’ordre dans sa voiture et dissimulé dans le coffre la mallette contenant ses habits de fête. Il s’apprête à retrouver femme et enfants pour le dîner. Petit garçon, Laurent passait des heures enfermé dans la penderie de sa mère, détestait l’atmosphère virile et la puanteur des vestiaires après les matchs de foot. Puis il a grandi, a rencontré Solange au lycée, il y a vingt ans déjà. Leur complicité a été immédiate, ils se sont mariés, Thomas et Claire sont nés, ils se sont endettés pour acheter leur maison. Solange prenait les initiatives, Laurent les accueillait avec sérénité. Jusqu’à ce que surviennent d’insupportables douleurs, jusqu’à ce qu’il ne puisse plus réfréner ses envies incontrôlables de toucher de la soie, et que la femme en lui se manifeste impérieusement. De tout cela, il n’a rien dit à Solange. Sa vie va basculer quand, à la faveur de trois jours solitaires, il se travestit pour la première fois chez eux. À son retour, Solange trouve un cheveu blond… Léonor de Récondo va alors suivre ses personnages sur le chemin d’une transformation radicale. Car la découverte de Solange conforte Laurent dans sa certitude : il lui faut laisser exister la femme qu’il a toujours été. Et convaincre son entourage de l’accepter. La détermination de Laurent, le désarroi de Solange, les réactions contrastées des enfants – Claire a treize ans, Thomas seize –, l’incrédulité des collègues de travail : l’écrivain accompagne au plus près de leurs émotions ceux dont la vie est bouleversée. Avec des phrases limpides, des mots simples et d’une poignante justesse, elle trace le difficile chemin d’un être dont toute l’énergie est tendue vers la lumière. Par-delà le sujet singulier du changement de sexe, Léonor de Récondo écrit un grand roman sur le courage d’être soi.

  • Profanes (Jeanne Benameur)

    Ancien chirurgien du coeur, il y a longtemps qu’Octave Lassalle ne sauve plus de vies. A quatre-vingt-dix ans, il anticipe. Mais cette fois-ci, c’est sa propre peau qu’il sauve : comme autour d’une table d’opération, il se compose une « équipe ». Il organise le découpage de ses jours et de ses nuits en quatre temps, confiés à quatre « accompagnateurs » choisis avec soin. Dans le geste ambitieux d’ouvrir le temps, cette improbable communauté acquiert, dans l’être ensemble, l’élan qu’il faut pour continuer. Et dans le frottement de sa vie à d’autres vies, l’ex-docteur Lassalle va trouver un chemin. Jeanne Benameur bâtit un édifice à la vie à la mort, un roman qui affirme un engagement farouche. Dans un monde où la complexité perd du terrain au bénéfice du manichéisme, elle investit l’inépuisable et passionnant territoire du doute et fait le choix déterminé de la seule foi qui vaille : celle de l’homme en l’homme.

  • Rendez- vous à Positano (Goliarda Sapienza)

    Un roman inédit de l’auteur de L’Art de la joie.

     » Au début de l’été 58, dix ans exactement après notre première rencontre et trois après la fameuse nuit ivre de confessions, de silences et de parfums, je reçus une carte postale géante de New York avec une vue nocturne de Manhattan (entre nous s’était instauré un championnat de  »mauvais goût », qui consistait à dénicher ce qu’il y avait de pire, dans l’ancien comme dans le moderne, dans ce moyen de communication), où la petite écriture précise, un peu ostentatoirement démodée, de cette snob d’Erica, annonçait :  » Je t’attends en juillet à Positano, je suis heureuse ! Et je désire te faire connaître la cause de ce bonheur. Je me sens miraculée. Considère-moi comme une miraculée ! »  »

    Rendez-vous à Positano est un roman d’amour, un texte dédié à une femme et un lieu. Dans l’après-guerre, Goliarda Sapienza découvre un modeste village hors du temps, niché tout près de Naples : Positano. Elle y fait la connaissance d’Erica, une jeune femme qui allait devenir pendant près d’une vingtaine d’années une soeur d’âme. Longtemps après la disparition de son amie, en 1985, l’écrivaine décide de revenir sur cette histoire pour sauver de l’oubli ce qui fut balayé par le destin.

  • Riquet à la houppe (Amélie Nothomb)

    « L’art a une tendance naturelle à privilégier l’extraordinaire. »

  • Soif (Amélie Nothomb)

    « Pour éprouver la soif, il faut être vivant. » Amélie Nothomb « On n’apprend des vérités si fortes qu’en ayant soif, qu’en éprouvant l’amour et en mourant : trois activités qui nécessitent un corps. » Avec sa plume inimitable, Amélie Nothomb donne voix et corps à Jésus Christ, quelques heures avant la crucifixion. Elle nous fait rencontrer un Christ ô combien humain et incarné, qui monte avec résignation au sommet du Golgotha. Aucun défi littéraire n’arrête l’imagination puissante et fulgurante d’Amélie Nothomb, qui livre ici un de ses textes les plus intimes.

  • Sur les chemins noirs (Sylvain Tesson)

    2014. « L’année avait été rude. Je m’étais cassé la gueule d’un toit où je faisais le pitre. J’étais tombé du rebord de la nuit, m’étais écrasé sur la Terre. Il avait suffit de huit mètres pour me briser les côtes, les vertèbres, le crâne. J’étais tombé sur un tas d’os. Je regretterais longtemps cette chute parce que je disposais jusqu’alors d’une machine physique qui m’autorisait à vivre en surchauffe. Pour moi, une noble existence ressemblait aux écrans de contrôle des camions sibériens : tous les voyants d’alerte sont au rouge mais la machine taille sa route. La grande santé ? Elle menait au désastre, j’avais pris cinquante ans en dix mètres. A l’hôpital, tout m’avait souri. Le système de santé français a ceci de merveilleux qu’il ne vous place jamais devant vos responsabilités. On ne m’avait rien reproché, on m’avait sauvé. La médecine de fine pointe, la sollicitude des infirmières, l’amour de mes proches, la lecture de Villon-le-punk, tout cela m’avait soigné. Un arbre par la fenêtre m’avait insufflé sa joie vibrante et quatre mois plus tard j’étais dehors, bancal, le corps en peine, avec le sang d’un autre dans les veines, le crâne enfoncé, le ventre paralysé, les poumons cicatrisés, la colonne cloutée de vis et le visage difforme. La vie allait moins swinguer. Il fallait à présent me montrer fidèle au serment de mes nuits de pitié. Corseté dans un lit étroit, je m’étais dit à voix presque haute : « si je m’en sors, je traverse la France à pied ». Je m’étais vu sur les chemins de pierre ! Je voulais m’en aller par les chemins cachés, flanqués de haies, par les sous-bois de ronces et les pistes à ornières reliant les villages abandonnés. Il existait encore une géographie de traverse pour peu que l’on lise les cartes, que l’on accepte le détour et force les passages. Loin des routes, il existait une France ombreuse protégée du vacarme, épargnée par l’aménagement qui est la pollution du mystère. Une campagne du silence, du sorbier et de la chouette effraie. Des motifs pour courir la campagne, j’aurais pu en aligner des dizaines. Me seriner par exemple que j’avais passé vingt ans à courir le monde entre Oulan- Bator et Valparaiso et qu’il était absurde de connaître Samarcande alors qu’il y avait l’Indre- et-Loire. Mais la vraie raison de cette fuite à travers champs, je la tenais serrée sous la forme d’un papier froissé, au fond de mon sac… » Avec cette traversée à pied de la France réalisée entre août et novembre 2015, Sylvain Tesson part à la rencontre d’un pays sauvage, bizarre et méconnu. C’est aussi l’occasion d’une reconquête intérieure après le terrible accident qui a failli lui coûter la vie en août 2014. Le voici donc en route, par les petits chemins que plus personne n’emprunte, en route vers ces vastes territoires non connectés, qui ont miraculeusement échappé aux assauts de l’urbanisme et de la technologie, mais qui apparaissent sous sa plume habités par une vie ardente, turbulente et fascinante.

  • Un amour impossible (Christine Angot)

    Pierre et Rachel vivent une liaison courte mais intense à Châteauroux à la fin des années 1950. Pierre, érudit, issu d’une famille bourgeoise, fascine Rachel, employée à la Sécurité sociale. Il refuse de l’épouser, mais ils font un enfant. L’amour maternel devient pour Rachel et Christine le socle d’une vie heureuse. Pierre voit sa fille épisodiquement. Des années plus tard, Rachel apprend qu’il la viole. Le choc est immense. Un sentiment de culpabilité s’immisce progressivement entre la mère et la fille. Christine Angot entreprend ici de mettre à nu une relation des plus complexes, entre amour inconditionnel pour la mère et ressentiment, dépeignant sans concession une guerre sociale amoureuse et le parcours d’une femme, détruite par son péché originel : la passion vouée à l’homme qui aura finalement anéanti tous les repères qu’elle s’était construits.

  • Un certain Paul Darrigand ( Philippe Besson)

    Cette année-là, j’avais vingt-deux ans et j’allais, au même moment, rencontrer l’insaisissable Paul Darrigrand et flirter dangereusement avec la mort, sans que ces deux événements aient de rapport entre eux. D’un côté, le plaisir et l’insouciance ; de l’autre, la souffrance et l’inquiétude. Le corps qui exulte et le corps meurtri. Aujourd’hui, je me demande si, au fond, tout n’était pas lié.
    Après Arrête avec tes mensonges, Philippe Besson poursuit son dialogue avec les fantômes de sa jeunesse et approfondit son souci d’exprimer sa vérité intime.

  • Une femme (Anne Deblée)

    Pour la première fois, un livre nous révèle la vie extraordinaire de Camille Claudel. A la fin du siècle dernier, une jeune fille de dix-sept ans qui veut être sculpteur, c’est inconcevable, voire scandaleux. Or Camille se lance dans l’aventure à corps perdu. Jusqu’au jour de 1883 où elle rencontre Auguste Rodin. Le Maître accepte de la prendre comme élève ; bientôt il deviendra son amant. Suivent quinze années d’une liaison passionnée et orageuse d’où Camille sortira épuisée, vaincue… Elle mourra en 1943 à l’asile de Montdevergues, après un terrible internement qui aura duré trente ans, laissant au jugement de la postérité une oeuvre considérable, d’une rare puissance et d’une originalité visionnaire.
    « Une femme » a obtenu le Grand Prix 1983 des lectrices de Elle.

  • Une longue impatience (Gaëlle Josse)

    « C’est l’histoire d’un fils qui part et d’une mère qui attend. C’est un amour maternel infini, aux portes de la folie. C’est l’attente du retour, d’un partage, et le rêve d’une fête insensée. C’est un couple qui se blesse et qui s’aime. C’est en Bretagne, entre la Seconde Guerre mondiale et les années soixante, et ce pourrait être ailleurs, partout où des femmes attendent ceux qui partent, partout où des mères s’inquiètent. » Une femme perd son mari, pêcheur, en mer, elle se remarie avec le pharmacien du village. Son fils, issu de sa première union, a du mal à s’intégrer dans cette nouvelle famille et finit par lui aussi prendre la mer. Commence alors pour la narratrice une longue attente qu’elle tentera, tant bien que mal, de combler par l’imagination du grand banquet qu’elle préparera pour son fils à son retour. Encore une fois, par son écriture sensible et sans faille, Gaëlle Josse nous entraîne dans les méandres de l’amour.

  • Une rose seule (Murielle Barbery)

    Alors qu’elle a traversé la planète pour rejoindre le Japon, une femme franchit la cloison de verre de l’altérité et entre peu à peu dans l’agencement esthétique et spirituel des jardins et des temples de Kyôto. Jour après jour, guidée par celui qui fut l’assistant de son père disparu, ces promenades sont en elle autant de motifs à résonances, chambres d’échos, révélations minuscules puis essentielles de sa personnalité.

    Ce roman des origines est un voyage, une géographie secrète, en même temps qu’une transposition poétique de l’énigme du sentiment amoureux.